Quelque chose a changé cette année et c’est bien et c’est mieux ainsi.
Plusieurs choses même si l’on y réfléchit.
D’abord, après avoir gardé ces photos plusieurs années dans du verre et du silicium, j’ai troussé ce site quelques semaines avant le festival, j’ai partagé, envoyé quelques bouteilles, et les gens ont goûté et ont apprécié. Et j’ai eu la chance d’être invité par l’organisation du Hellfest. Merci à eux. J’étais content que ce boulot soit salué. Et mes potes étaient contents que je les rince pendant trois jours au prétexte que j’avais économisé le prix du pass. Résultat, c’est sûrement l’édition qui m’a coûté le plus cher, mais je ne regrette rien.
Je ne regrette pas, car le fait d’être en confiance avec l’appareil en main, d’être identifié, m’a permis de décrocher quelques instants photographiques dont je suis heureux. Et puis aussi d’échanger plus que jamais avec les festivaliers. Expliquer mes intentions, présenter mon travail et me rassurer. Me montrer et comprendre que les gens entendent. Du coup j’ai plus osé et je crois que ça se voit.
Je ne regrette pas, car le projet est entré dans une phase de maturité, comme on le dit en soirée de son organisme après la sixième pinte de bière. J’inaugure ainsi une rubrique plus proche de mon activité quotidienne de gratte-papier à travers des chroniques intimes de concert – No stress : no nude inside – qui se remplira peu à peu, et je prépare quelques nouveautés photographiques pour l’édition 2019. Parce j’en serai, c’est évident.
C’est évident et c’est bien ça que je retiendrai. Ce lien étrange qui s’est créé, plus encore avec ses visiteurs qu’avec le festival en lui-même. J’ai perdu ma mère deux semaines après l’édition 2017, mon père deux semaines avant celle de 2018, et chaque fois tout aurait pu être triste, tout aurait pu être sombre. Mais non.
Parce que chaque fois j’ai été fasciné pendant trois jours par tous ces gens qui brillent d’une lumière incroyable.